Un homme sans une femme d’est qu’un demi-homme
Proverbe indien
Chennai : une plage pour 4,5 millions d’âmes…
Nouveau voyage en Inde deux ans après le Rajasthan. Contact moins choquant que Delhi… Chennai est une ville monstre aussi Ă©tendue que dense, bruyante et fatigante. La circulation y est infernale. Le soleil tape. L’air y est humide et le bruit constant. Mieux qu’un spray… l’odeur typique des grosses villes indiennes dĂ©bouche le nez comme des Ă©cha
ppements fĂ©tides teintĂ©s d’Ă©pices et de jasmin.
Anna Salai Road (toutes les villes du Tamil Nadu ont une rue Anna Salai!) est saturée. La grande artère débouche sur un semblant de Fort transformé en bureaux administratifs. On admire les voitures Ambassadors sur les « Honorables Ministers Cars Parking ». Tous les murs sont blancs. Il fait chaud. La ville est trop grande.
Marina beach est immense. La plage parcours la ville du nord au sud le long du golf du Bengale. Plus loin vers le nord une grande fumĂ©e noire s’Ă©chappe des grues du Port de Chennai. On devine la propretĂ© de l’eau… Des stands vides et dĂ©crĂ©pis jonchent un bord de mer abandonnĂ© aux Ă©tudiants et aux tatoueurs improvisĂ©s. Personne ne se baigne mais la cote offre un calme relatif qui permet de fuir les klaxons intempestifs et autres ronronnements motorisĂ©s.
DĂ©couverte de Express Avenue. Un tout nouveau Shopping Mall avec cinĂ©ma et boutiques Nike, Boggi et Burburry. On y a dĂ©couvert la TV 3D… Le clash de cet Inde moderne avec la rue qui borde ce complexe est dĂ©concertante.
La plage de Mamalipuram
Il faut du temps pour sortir de Chennai… au point de se demander si Mamalipuram, cette petite ville cĂ´tière situĂ©e à 80 klm au sud de la ville, n’a pas Ă©tĂ© engloutie par l’ensemble urbain.
Ben non… dans quelques annĂ©es peut-ĂŞtre.
Petit village bien agréable, entouré de temples et en bordure de mer, Mamalipuram ressemble à un repère de Hippies passé de mode. Activité : néant. Plage et temples hindous. Après Chennai, Mamalipuram est une ville où ne rien faire est appréciable.
Pondichery : rencontre avec Davendra
Avenue Goubert. Sans ombres et pas un chat. En pleine journĂ©e il fait trop chaud. D’un cotĂ© les bâtisses coloniales, couvertes d’un blanc dĂ©lavĂ© craquĂ©s par le soleil, l’usure naturelle du vent et des pousses vĂ©gĂ©tales; de l’autre les vagues et un amas rocheux noirci par la houle. Au sud de la promenade, on trouve la cathĂ©drale coloniale, un monument aux morts bien français et une curieuse statue de Jeanne d’Arc perdue si loin de DomrĂ©my-la-pucelle. Le soir amène une relative fraĂ®cheur (si ce n’est une grosse pluie!)… l’avenue s’ouvre aux piĂ©tons. Touristes et Indiens sortent en famille respirer l’air de la mer. Ça parle français, Tamoul et il y a foule.
Davendra se promène tous les soirs depuis six mois sur l’avenue Goubert. C’est ici qu’il a vu la mer pour la premiere fois. Davendra a 23 ans et vient de Jodphur au Rajashtan. Il apprend le français et aborde chaque soir tous les touristes de l’hexagone afin d’amĂ©liorer son niveau. Davendra a deux rĂŞves. Il veut d’abord devenir guide touristique au Rajasthan. Mais il souhaite aussi se rendre en France et Ă©pouser une jolie française… le souci c’est -de son propre aveu- qu’il a un peu de mal avec les filles : « Dois-je lui offrir des fleurs? », « Mon problème c’est que je ne fume pas et je ne bois pas d’alcool », « Une fois que je serai en France il y aura beaucoup de jolies femmes et ce sera plus simple », « Ici avec les filles c’est très difficile. Il y a les hommes plus forts ou plus riches que moi. En plus il y a le problème des castes »,
« A quel age on se marie en France? »… Il nous a mĂŞme demandé d’écrire un « sms d’amitié » (joli concept!) Ă une jeune française de Pondicherry qu’il tente de sĂ©duire. Sa vision de la France et des Français sort tout droit d’un film romantique des annĂ©es 1950 et on a peine Ă Â modĂ©rer ses illusions. Non la France n’est pas un essaim de Catherine Deneuve cĂ©libataires…En attendant Davendra poursuit une impressionnante collection très fournie de pièces et billets étrangers. Un type atypique, un peu rĂŞveur mais adorable et terriblement volontaire. On en parle aussi ici.
Tanjore j’adore!
J’adore cette ville… A part le superbe Temple Chola il n’y a pas grand chose Ă voir pour les monuments… mais on marche, on discute de rien avec tout le monde et on goĂ»te de tout (surtout des dosai!). Les enfants sont partout, contents de vous voir et le manifestent. Ils jouent au cricket en lançant des regards fiers! Les « hello» fusent et certains viennent vous serrer la main. Le grouillement des ruelles permet de se perdre un moment dans les ombres typiques d’une ville du sud. Moment de fraĂ®cheur sous un soleil de plomb.
Rameswaram: un temple et des Dieux
Petite langue de terre qui file vers le Sri Lanka. Rameswaram est la deuxième ville de pèlerinage après Benarès. Si ce n’est le magnifique Temple posĂ© en plein centre, le village n’est en soi n’est pas d’un intĂ©rĂŞt majeur… En revanche, comme il s’agit d’une ville de pèlerinage, des hindous de toutes l’Inde se massent dans ces quelques rues. Les gens vous abordent plus facilement. « Where are you from? », « How are you », « name? » etc. A certains regards vraiment curieux et intenses on se demande si ce n’est pas la première fois que certains voient des blancs!
Kodaikanal dans les montagnes
Village de montagne perchĂ© Ă plus de 2 000 mètres d’altitude. IdĂ©al pour fuir les chaleurs de la plaine et la densité urbaine. A part la jolie balade autour du lac et les chouettes discussions avec les habitants le village est un peu mort quand mĂŞme… On y trouve une petite communauté tibĂ©taine. Pas de quoi Escale agrĂ©able mais pas de quoi en faire un fromage.
Les hauts temples de Madurai
Deuxième plus grande ville du Tamil Nadu, Madurai est surtout connu pour  le superbe temple Sri Meenakshi.
L’ambiance parfaitement immersive et un peu sombre qui se dĂ©gage à  l’intĂ©rieur du temple permet de ressentir au plus près toute la ferveur religieuse des hindous. Les gestes, les processions et tous les rituels sacrĂ©s captivent l’attention du visiteurs qui – discret devant tant d’incomprĂ©hension – se cache au pied d’une colonne sans faire de bruit afin de mieux saisir l’essence Ă©nigmatique de cette atmosphère.
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Ta description de Chennai, spray déboucheur de nez est fabuleuse!
Tamil Nadu et Kerala sont également sur mon itinéraire, mais je ne veux pas faire le Rajasthan au pas de course.
Jolies photos et belle plume!
NowMadNow
D’ailleurs j’ai une petite question a a propos des transports, je vais prendre de mon arrivee une oyster card que je vais recharger pour la zone 1-2 pour les deux premiares semaines histoire de trouver une colloc. Mais je voulais savoir si avec une travelcard de 7 jours, on peut utiliser le metro ET le bus?
En France ou du moins en ile-de-France on peut recharger sa carte imaginaire et tout utiliser du moment qu’on est dans les zones qu’on a paye, meme pour le bus. Mais a Londres, on peut utiliser le bus dans n’importe quelle zone du moment qu’on a l’abonnement de bus.
Bonjour,
Nous envisageons un voyage au tamil nadu avec un enfant de 5 ans l’Ă©tĂ© prochain, fait il vraiment très chaud ? nous Ă©tions au kerala cet hiver et ça allait mais j’ai peur de la chaleur dans le tamil nadu et je me dis que c’est peut ĂŞtre pas super de partir avec un petit enfant. merci pour votre retour
Bonjour Magali, Il fait toujours plutĂ´t chaud en Inde en Ă©tĂ© mais le pire pour moi reste l’alliance de la pollution et de la chaleur dans les grandes villes.. surtout Madras. Après il y a constamment la proximitĂ© de la mer et plus Ă l’ouest les montagnes (direction Kerala) pour se rafraĂ®chir Ă coup sĂ»r. J’y Ă©tais en aoĂ»t. Ce n’est pas forcĂ©ment la meilleure saison mais de mĂ©moire c’est tout Ă fait jouable mĂŞme avec un jeune enfant.
Ok merci beaucoup je vais réfléchir alors !