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Baignades à Trincomalee

Trincomalee. Il parait que les plages d’Uppuveli sont bien mais la ville moyenne. Avec le recul je dirais plutôt l’inverse. Peut-être parce que mon amour des plages n’excède pas les 24 heures; peut-être aussi parce que c’est en ville qu’on goûte aux purifications tamoules.

Trincomalee ville tamoule

Quittons les terres du triangle culturelle pour la côte est du Sri Lanka. Nous sommes en mars et de l’océan souffle un joli vent. Copain du soleil il masque ses brûlures… colporte les discussions de corbeaux et les fracas sourd de lourdes vagues. La plage principale, occupée par d’innombrables bateaux de pêche, est séparée du centre ville par une succession de baraques aux murs gris qui sentent fort le poisson… Certains qualifieront cette odeur d’insalubre. Dans les deux cas on sent qu’un tsunami (2004) est passé par là… des murs rongés aux terrains vagues la ville en porte encore les marques.

Trincomale-Sri Lanka

Très tôt le matin les pêcheurs déversent leur fraîcheur au marché. Certains poissons ont les nageoires d’un Boeing; d’autres agonisent sous les yeux d’experts qui jugent leur valeur morte. Plus loin se trouve un espace couvert réservé aux fruits et légumes. Ici les couleurs abondent. Les nez s’aiguisent. En sortant de ce fatras où même les fruits semblent épicés on croise des daims. Que foutent-ils là? Mystère… des morceaux perdus aux détritus rien ne se perd. Sûrement que les daims sont passés maître en la matière.

Trincomalee a des airs proches du Tamil Nadu. La ville qui est un important centre de la culture tamoule a particulièrement souffert de la guerre civile. C’est pourtant ici que j’ai le plus ressenti la mixité religieuse du Sri Lanka. Au-delà des majorités bouddhistes et hindous, les minorités musulmanes et catholiques sont ici clairement visibles. Quand les muezzins appellent à la prière des hindous se trouvent déjà au temple; des fidèles sortent de l’église etc. Même si un « stop » de quelques jours ne permet que d’effleurer la situation je n’ai pas ressenti d’inimitié ou de vigilance mutuelle entre les confessions. Il faut dire aussi que les militaires sont plus présents que dans les autres villes que j’ai pu visiter.

Pour en savoir plus sur la guerre civile à Trincomalee vous pouvez lire ce très bon article.

Bref à Trincomalee la vie semble s’améliorer peu à peu quand ce matin du 16 mars… plus rien!

Baignade du troisième type

De la poya…

Ce jour là tout était fermé. Les grilles bloquaient l’entrée du marché aux poissons; les magasins étaient clos et les rues beaucoup moins animées qu’à l’accoutumé. C’est que ce 16 mars 2014 les bouddhistes fêtaient la poya medin! Un jour férié… comme toutes les poya.

La poya… mais qu’est ce que ça peut bien être?

La poya se fête chaque journée de pleine lune et chaque poya a une signification propre. La poya medin est doublement spécifique. D’abord elle commémore la visite de Bouddha à son père, Suddhodana, après l’Eveil; elle est également marquée par une très forte affluence de pèlerins à Sri Pada (Adam’s peak), un lieu sacré puisque Bouddha lui-même y aurait grimpé. La poya est une journée de prière. Les bouddhistes jeûnent après midi, s’abstiennent de loisirs et de luxe. La plupart des commerces sont fermés. Pour en savoir plus sur la poya vous pouvez lire cet article bien complet de Caroline du blog Des Tongs au Sri Lanka.

…à la purification hindou.

Mais plus que cette fête religieuse c’est celle du lendemain qui m’a le plus intéressé. Une fête hindou… Là encore le marché aux poissons était peu animé… étrange. Mais où sont les gens? En fait il suffit de suivre le bruit. Pas bien loin. Sur la plage. Dans l’eau aussi… le brouhaha se précise. Je déboulais sur ce sable en tombant donc comme une fleur sur des milliers de personnes. Une fourmilière. Les gens se baignaient partout. Au loin des bateaux transportaient des palmiers! En sortant de l’océan les familles se regroupaient trempées sur la plage pour prier devant un autel fleuri. Même à Bénidorm on ne peut mettre autant de monde sur une plage… J’y ai passé un chouette moment. Un moment qui ça ressemblait à ça:

Trincolame-plage

J’ai cherché partout la signification de ce regroupement. Sur place je n’ai rien compris… c’était très tôt le matin du 17 mars. Mais avec quelques millions de dieux et autant de festivités locales autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Pour le coup Google s’est perdu dans le panthéon des divinités hindous.

Baignade relax à Uppuveli

Uppuveli et Nilaveli sont les deux principales plages au nord de Trincomalee. J’étais à la première. Je n’ai pas vu la seconde. Ici l’ambiance est plus à la cool, farniente et bronzette. J’aime bien pour un ou deux jours mais rarement plus… et puis à cette saison les courants sont particulièrement forts.

Je regrette quand même de ne pas avoir pris le temps de m’éloigner plus au large. On peut plonger le long de Pigeon island. Sur la route il paraît qu’on voit des dauphins et des baleines… hum. May be next time!

Upuvelli - Sri Lanka

Uppuveli de bon matin…

…et départ fissa pour les montagnes!

2 réflexions au sujet de « Baignades à Trincomalee »

  1. Salut Charles,
    Nous sommes ici dans la région qui n’était pas ou peu accessible durant la guerre civile c’est bien ça ? Ça donne quoi maintenant ? Ça reste relativement peu fréquenté ou pas ? Par les touristes j’entends, car visiblement, tu t’es tout de même fait quelques potes sur la plage ;-)

    1. Salut Laurent,
      Peu accessible ou interdit je ne sais pas. Mais la ville a été ciblée par des d’attentats et des massacres y ont été perpétués pendant la guerre (sans compter le tsunami en 2004). Aujourd’hui ça semble aller beaucoup mieux. Il y a pas mal de militaires et la ville s’ouvre doucement au tourisme. Notamment les plages d’Uppuveli et de Nilaveli.

      C’est la seule ville du nord (en fait à l’est) où je suis allé. Avec le recul je me dis que j’aurais bien poussé plus au nord vers Jaffna. Cette région du Sri Lanka ressemble beaucoup au Tamil Nadu. Les minorités religieuses sont plus visibles et cette paix relativement récente créée une atmosphère différente du sud de l’île.

      Et puis oui… on y rencontre beaucoup de potes sur les plages :)

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