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Murs et lamentations #3

Mais comment résister au Christ-appeal? Pas simple. Bethléem est en Cisjordanie… à seulement quelques ricochets de Jérusalem. Proximité d’apparence car pour s’y rendre, pèlerins et curieux doivent d’abord passer le mur. Frontière de style entre le StreetArt et le politique.

LeilaKhaled

Le rythme est rapide. Le temps de visiter quelques « hightlights » religieux (la Basilique de la Nativité, la grotte du Lait etc.) et la majorité des touristes retourne tranquillement à Jérusalem. Oh ces sites sont loin d’être dénués d’intérêts! Mais Bethléem est aussi une ville où s’écrit l’actualité.

Le mur occupe une place particulière à Bethléem. Plus qu’ailleurs il provoque un malaise… Pourquoi?

  • D’abord parce que ce mur  y est atrocement visible (deux fois plus haut que le mur de Berlin; piqué de miradors en béton; surveillé par des caméras etc.). Il rappelle on ne peut plus clairement l’omniprésence israélienne. La ville est cernée.par une vingtaine de colonies; les réfugiés du camp d’Aida jouent à touche-touche avec le mur; la tombe de Rachel est cernée par le béton; et j’ai même vu une maison palestinienne isolée par trois cotés! Les propriétaires n’avaient même plus le droit de monter sur leur propre toit…
  • Ensuite parce que… Bethléem est Bethléem: ville de pèlerinage et de notoriété mondiale. Disons que le contexte mural tranche radicalement avec ce qu’on imagine d’une ville touristique.

Mirador-Bethleem

Comment cacher le mur aux yeux du monde? De fait à Bethléem celui-ci se transforme en symbole. Même le pape François en mai dernier n’y a pas fait l’économie d’un recueillement. Et les artistes s’y mettent!

Aux stylos de la colère les murs sont un support de choix.

Graf1-Bethleem

Graf2-Bethleem

Graf3-Bethleem

Banksy est dans doute l’artiste le plus célèbre a avoir oeuvré sur ces murs. On trouve ses représentations un peu partout dans la ville… dans une rue quelconque; sur le mur d’une station essence etc. Le mieux reste sans doute de découvrir ses oeuvres avec un taxi qui connait les lieux.

Banksy-BethleemBanksy – dans les rues de Bethléem

« ArtWall », « StreetArt » ou « Peinture de rue »… dans ces domaines les français ne sont pas en reste. En 2007 pour leur démentiel projet Face 2 Face (« the largest illegal photography exhibition ever ») les artistes JR et Marco exposaient entre autre à Bethléem. Francophonie toujours j’ai particulièrement bien aimé les représentations enfantines de Julien Seth Malland que l’on trouvent au camp d’Aida.

Quelle image avais-je de cette ville? Bethléem m’inspirait davantage le souvenir d’une étable longuement évoquée en deux mois de catéchisme… aujourd’hui plus vraiment. Elle se brouille avec des murs et des miradors. Ce ne sont pas les images les plus réjouissantes mais l’actualité ne les rend que plus prégnantes. Et puis qui sait… ça risque de durer mais peut-être qu’un jour une autre image viendra. Une image à l’horizon dégagé et vidée de ses graffeurs. On a bien vu d’autres murs tomber…

On en reparle dans 50 ans.

2 réflexions au sujet de « Murs et lamentations #3 »

  1. Salut Charles,
    Une petite question pas vraiment en relation avec le street art mais bon …
    On ne te pourrit pas la vie au possible quand tu vas prendre ton vol retour à Ben Gourion après être allé en Cisjordanie ?
    J’ai souvenir d’avoir déjà eu un interrogatoire bien prise de tête à une époque (1997) où les choses allaient plutôt mieux dans cette partie du monde, alors aujourd’hui …

    1. Hello Laurent!

      Curieusement ça s’est plutôt bien passé… je craignais aussi un possible interrogatoire et des questions prise de tête mais au-delà de quelques questions d’ordres persos (que fait ma famille etc.) et sur mon itinéraire grossier je n’ai pas eu de soucis. J’ai quand même bien insisté pour dire que je suis resté essentiellement à Jérusalem et à Tel-Avis avec une « petite virée » en Cisjordanie (genre Bethléem). C’était tordre à fond la réalité mais bon… j’avais vidé de mes sacs toute la documentation sur Hébron ou Naplouse au cas où. De toute façon il n’ont pas fouillé.

      J’ai eu pas mal d’échos sur les difficultés au départ de Ben Gourion et j’appréhendais un peu c’est vrai. Au final on m’avait plus posé de questions à l’arrivée… Pourquoi c’est passé -relativement- facilement au départ j’en sais rien. Peut-être ai-je eu plus de chance que toi sur ce coup… de toute façon difficile de retenir et d’interroger tout le monde éternellement. Surtout quand ces gens n’ont au final rien à se reprocher.

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