Billets réservés et sac bouclé pour quitter le continent et relier Paris à Londres.
En arrivant dans la capitale Britannique j’ai fait mon Français : je suis allĂ© au Burger King. Celui de Leiceister Square. Une envie bien lĂ©gitime tiraillĂ©e par la honte. Bien sĂ»r il y avait pleins de Français. Ils Ă©taient jeunes, bruyants et gras mais qu’importe! J’Ă©tais Ă Londres… Londres qui dans un style plus distinguĂ© m’inspire curieusement cette chanson :
Serge Gainsbourg: 69 année érotique
Gainsbourg et son Gainsborough ont pris le ferry boat.
De la nuit par le hublot ils regardent la cĂŽte…
L’Eurostar a remplacĂ© le ferry et la vitesse perd en romantisme. A peine plus de deux heures entre Gare du Nord et Saint Pancras c’est aussi pratique que regrettable. Pratique pour un week-end Ă revisiter une ville trop longtemps nĂ©gligĂ©e pour sa proximitĂ©. Regrettable car moi aussi comme Gainsbourg… je voulais mon hublot et mon Gainsborough. Aucun bateau sur mon transat et le train plonge dans un grand trou.
Dix ans que je n’avais pas foulĂ© le sol anglais. Impossible de ne pas lorgner Ă nouveau certains classiques : Westminster, Trafalgar, Bukingham etc. Une longue balade teintĂ© des rĂ©miniscences d’odeurs sucrĂ©es de Covent Garden ou de l’Ă©troitesse oppressante des quais de mĂ©tro. Un ressenti migraineux Ă©galement causĂ© par lâabsorption abusive de deux spĂ©cialitĂ©s locales : le cocktail double expresso & Martini de chez Randal and Aubin -excellent restaurant de Brewer Street Ă Soho!- et quelques sambuca au pub The Crown. L’eau de Seltz n’est plus et BB a mal vieilli. Ma seule et heureuse vision fĂ»t celle d’un ami rencontrĂ© pendant le tour du monde en Bolivie. Il Ă©tait donc lĂ©gitime de fĂȘter ça…
Je me suis davantage attardĂ© dans la partie sud de la Tamise entre Shad Thames (le quartier de Bridget Jones…) et Greenwich. Un parcours qui comprend Ă©galement ses grands classiques -Tate Modern, Tower Bridge etc.- et le trĂšs animĂ© Borough market pour se donner l’eau Ă la bouche devant les lourdes meules de cheddar.
Bouquinistes de Shad Thames
A l’est de Shad Thames la foule se dissipe et l’on rentre davantage dans des quartiers rĂ©sidentiels. A l’Ă©poque de Gainsbourg c’Ă©tait des docks nĂ©gligĂ©s de toutes visites… Aujourd’hui certains appartements, notamment Ă St Slaviour’s Dock et Ă Â China Wharf, retapĂ©s dans de vieux entrepĂŽts sont absolument fabuleux. On longe la Tamise et plus on se dirige vers l’est plus les rues se vident. Au niveau de Rotherhithe un pub se situe juste Ă l’emplacement de l’embarquement du Mayflower. Je vous laisse deviner son nom… MalgrĂ© ce calme j’ai Ă©tĂ© surpris par le charme presque provincial de ces quartiers. On a parfois du mal Ă se croire dans une grande ville au centre bondĂ©. Le summum étant l’huppĂ©e Greenwich qui le soir ressemble Ă s’y mĂ©prendre Ă une petite ville rĂ©gionale.
St Slaviour’s Dock
Dimanche un mĂ©chant crachin balayait la ville Ă l’horizontal. Bad news from the stars c’est la saison des pluies… Un temps idĂ©al pour se rĂ©fugier dans les canapĂ©s feutrĂ©s de la fabuleuse National Gallery et se rincer l’oeil gratuitement sur des Turner, Van Gogh et mĂȘme et mĂȘme…:
…du Gainsborough! Sympa mais trop cher et j’avais un train pour Paris.
Je rentre sans tableaux en repassant par ce foutu grand trou. N’est pas Gainsbourg qui veut.
J’aime ton style d’Ă©criture, merci d’avoir racontĂ© ton voyage, enrichi de toutes ces rĂ©fĂ©rences.
Merci :) J’ai vu que tu partais bientĂŽt Ă Londres Ă©galement. Profite bien! Au final leur cuisine est pas si mauvaise…