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Khiva et la région du Kharezm

On y arrive comme au milieu de nulle part… Khiva est une petite oasis architecturale posée au cœur de l’immensité caniculaire du vieux Kharzem. Cette région est une ode à la sécheresse… Au sud et à l’est s’étendent les déserts du Kyzylkoum et du Karakoum; Au nord l’aridité se propage du Karakalpakie jusqu’à la mer d’Aral. Les températures estivales franchissent aisément les 40° à l’ombre… Il n’y a pas d’ombre et les eaux de l’Amou-Daria  ne se déversent plus que dans le désert.

Situation au combien déshydratante qui soulève une question… qu’est-ce que je fous là?

En fait chacun trouve une réponse dans son imaginaire… Même perdue dans le désert Khiva représente à mon sens une incarnation rêvée des villes orientales. La ville fortifiée (Itchan Kala) renferme des bijoux architecturaux tout droit sortis de l’univers des Mille et une nuits. Des dômes bleu turquoise aux faïences finement ciselées; de la sobre élégance de medersas raffinées etc. Khiva est un condensé de merveilles architecturales prompt aux plus beaux délires des plus épris d’orientalisme. Khiva était par ailleurs une étape incontournable sur la Route de la soie. Un nouvel imaginaire… celui-ci peuplé de caravaniers en pérégrinations désertiques et d’un célèbre marché aux esclaves -pauvres bougres…!- dénichés des dunes du Karakoum jusqu’au fin fond des steppes Kazakhes.

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Medersa Mohammed Rakhim Khan

Itchan Kala est de taille modeste et une journée suffit pour visiter les principaux monuments. Mais la chaleur fatigue et on y reste par paresse plus longtemps… L’atmosphère qui y règne en plein été permet d’apprécier l’ensemble calmement sans aucune horde de touristes. Certains qualifient Khiva de « ville musée » mais je n’ai pas vraiment eu cette impression. L’artère principale entre les portes Ouest et Est a certes été refaite mais il suffit de bifurquer dans la moindre petite ruelle pour débouler dans les quartiers habités. Des enfants peu avares en sourires jouent entre d’immenses tapis. On y trouve même un peu d’ombre. Denrée rare et salvatrice en ces contrées désertiques.

Pour les meilleures points de vue sur la ville mieux vaut prendre de la hauteur! La promenade sur les remparts friables d’Itchan Kala est particulièrement somptueuse en fin de journée. Étrangement je n’y ai croisé personne… Dans le même registre j’ai adoré gravir les minarets Juma et Islam Hoja. Un exercice qui permet aussi bien d’admirer une vue panoramique sur la ville que de surprendre de jeunes couples murmurer dans l’ombre leurs secrets jalousement gardés entre les murs des minarets.

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Les forteresses du désert

Bien que désertique les alentours de Khiva sont parsemés d’anciennes cités et forteresses (qala) aujourd’hui en ruine. Par le hasard des rencontres je me suis retrouvé avec trois françaises dans un taxi partagé pour visiter ces forts. De Toprak Qala à Qyzyl Qala en passant par le lac Achka-Kul… une balade caniculaire difficilement appréciable tant le soleil cogne en cette saison. Certains sites, vieux de plus de 2000 ans, sont dans un tel état de délabrement qu’il est aujourd’hui difficile d’imaginer des garnisons entières postées dans cette fournaise. Parfois les murs s’effritent au moindre contact… on se demande combien de temps ces bâtiments vont encore tenir. Ayaz Qala est le plus célèbre site de cet ensemble. Un camp de yourtes permet d’y séjourner mais il est principalement réservé par des groupes. La proximité de bus climatisés avec ce type d’habitation n’étant pas des plus inspirantes…  nous nous sommes donc dirigés vers un plus petit camp, beaucoup plus isolé vers l’ouest et tout à fait charmant dont je vous vanterais bien les mérites si son nom ne m’échappait pas complètement. Nous étions seuls avec un tout petit lac à proximité. Rares fois dans ma vie je n’avais vu autant d’étoiles!

De cette journée je retiens également la vision de mes premiers champs de coton et une situation surréaliste avec un chauffeur de taxi hautement sexiste. Ces événements distincts et somme toute anecdotiques trouveront un écho dans la suite voyage. J’y reviendrai donc dans un prochain article.

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Le lendemain fût consacré à la traversée du désert du Kyzylkoum. Une longue ligne droite -diablement monotone!-jusqu’à cette ville dont la simple évocation inspire les plus beaux rêves: Boukhara!

To be continued…

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