Pokhara se trouve en plein centre du Népal, à 6 heures de bus annoncées de Katmandou. Le trajet permet de vérifier l’une des règles d’or du bus en Asie : toujours rajouter 1 heure supplémentaire pour 3 annoncées. Le trajet fût donc de 8 heures réelles. On est loin d’en faire une crise -le temps au Népal est une constante à géométrie variable- mais ce constat quasi mathématique est toujours aussi surprenant.
Pokhara sert de porte d’entrée aux multiples treks des Annapurnas. C’est aussi une ville où l’on peut se détendre quelques jours au bord du superbe lac Phewa et admirer au loin la chaîne des Annapurnas (dont l’impressionnante pointe du Machhapuchhare). Je suis arrivé en plein festival du Tihar, manifestation religieuse annuelle en l’honneur de la déesse de la richesse Laxmi. Pendant trois soirs des groupes de musique se produisaient dans les rues et les ados se déhanchaient tout autant sur de la pop locale que des musiques traditionnelles. Toutes les maisons étaient décorées avec des lampes à huile allumées. Les entrées étaient colorées. Même les chiens avaient des guirlandes fleuries autour du cou!
Trois jours sur place suffisent amplement à visiter le Lake side et la vieille ville. Les voltigeurs peuvent s’adonner au parapente et les amoureux se bécoter en barque sur le lac. Vu que je ne suis ni voltigeur ni en couple j’ai opté pour une chouette balade à moto jusqu’à la colline de Sarangkot, avant de pousser un peu plus loin vers les Monastères et villages tibétains. Ces villages sont des anciens camps posés là depuis les années 1950… la majorité des vieilles femmes qui vendent leurs souvenirs au Lake Side viennent d’ailleurs de ces villages. L’une d’elle m’a dit que son plus beau rêve serait qu’un jour sa famille puisse retourner au Tibet. Ses enfants, pourtant adultes, n’y ont d’ailleurs jamais mis les pieds. En attendant que cette inextricable situation se débloque ces femmes marchent tous les jours près de quatre heures pour vendre quelques bibelots aux touristes tranquillement posés près du lac.
Sinon à Pokhara on peut aussi ne pas faire grand chose… et comme je revenais juste de mon trek c’était je l’avoue ma toute première motivation.