C’est le pays des gens gentils. On a retrouvé des sourires spontanés et des relations peut-être moins intéressées qu’à certains endroits du Vietnam. Il y a fait chaud… Le mois d’avril est censé être le plus suffoquant en Asie du sud-est.
Phnom Penh au Chaul Chnam Thmey
Le Chaul Chnam Thmey est une fête qui dure 3 jours vers mi-avril. C’est le nouvel an Khmer. Il marque la fin de la saison sèche et le début des premières pluies. Un moment important… Pour l’œil européen qui n’y connait rien le Chaul Chnam Thmey ressemble à un subtile condensé entre Noel, le 31 décembre et le week-end du 15 août. Les cambodgiens quittent les villes, se retrouvent en famille pour 3 jours de fête dans leur profonde campagne natale. Tout le monde est en vacances, tout est fermé et bien sûr… il faut que nous arrivions à Phnom Penh à ce moment là.
Arrosage rituel du Chaul Chnam Thmey
Sur une carte Phnom Penh ressemble à une vaste demi-toile d’araignée bordée à l’ouest par la rivière Tonle Sap. La ville compte 2 millions d’habitants mais en cette période de fête c’est difficile à croire… certaines rues sont vides, il y a peu de circulation et seulement quelques magasins restent ouverts. Les deux tiers des habitants sont en vacances à la campagne. Les Phnom Pehmiens de souche font la fête. Les parcs sont pleins d’enfants qui se rafraîchissent à coups de sceaux d’eau. Les enceintes crachent de la techno et des musiques « guimauve ». Les jeunes se déhanchent dans les rues sur des chorées pudiques dont la seule fin semble de ne pas se toucher le sexe opposé.
Soirée en plein air pour le Chaul Chnam Thmey
Étrange de voir ce chauffeur de tuk-tuk, sourire aux lèvres, ravi de nous emmener à l’ancien lycée Tuol-Sieng, plus connue sous le nom de S21, célèbre centre de rétention et de torture des Khmers rouges. Une visite macabre qui n’a rien d’un autre âge. Beaucoup de khmers étaient des enfants à l’époque. Un vieil homme est sorti de sa visite en pleurs… il gémissait en levant les bras au ciel. Cette image était glaçante. Elle ne fait pas marcher l’imagination ou les vieux cours d’histoire. C’était une détresse réelle et difficile à voir. En rentrant notre tuk-tuk nous propose tout penaud, de nous emmener aux Killing Fields voir l’implantation des charniers. Tuol Sieng suffisait pour la journée. On a eu notre quota d’horreur.
Kampot capitale du poivre
Voilà un charmant petit village, producteur d’un excellent poivre, près de la côte cambodgienne. Kampot est une sorte de Hoi An Khmer rustique et délabré. Si deux minutes suffisent pour faire le tour du village pas moins de deux jours sont nécessaires pour apprécier la richesse du cadre naturel. En louant un motocyclette vous pouvez faire de sublimes balades qui mènent des marais salants -où vivent des minorités musulmanes- aux jungles primaires du Bokor. Des routes sablonneuses aux pistes de pierre, un nuage séparait les ruines fantomatiques d’un Casino aux villages musulmans de la côte.
La campagne autour de Kampot
On a adoré Kampot! Pour son coté rustique, les nombreuses balades à faire aux alentours et son poivre divin qui sublimerait n’importe quel plat! Ce village est au cœur d’une des campagnes les plus fascinantes du pays.
Battambang dans le grenier
Tel un Louis XVI inspiré des 14 juillet, j’écrirais : « Rien ». Marta est tombée malade et n’a pas bougé de la chambre. J’avais quartier libre pour visiter la ville ainsi qu’une pauvre mais charmante campagne plate comme la main, piquée de palmiers sur une terre profondément labourée. La région est considérée comme le grenier a riz du Cambodge. A cette saison je n’ai vu que de la terre retournée mais aucun grain de riz.
Dans les champs autour de Battambang
Aujourd’hui j’associe toujours Battambang à cette chanson d’amour guimauve entendu à plusieurs reprise dans les transports en commun. On a même acheté le CD…