C’est l’un des déserts volcaniques les plus arides et les plus profonds du monde. L’un des plus chauds aussi. Le Danakil se trouve sous le niveau de la mer au nord-est de l’Ethiopie. La région est habitée par les Afars. Et comme elle se trouve à la frontière avec l’Erythrée, on ne peut y accéder qu’avec chauffeur, guide et escorte.
Du côté de Dallol
Dallol est l’une des principales curiosité de la région. Une hymne à Desigual à la forte odeur de souffre… Un volcan coloré comme un festival à environ 135 mètres sous le niveau de la mer.
Nous y étions le matin de bonne heure avant que la chaleur de midi ne rende toute balade impossible. Et après une bonne nuit à la belle étoile dans un « village » voisin, où l’on se demande bien comment diable les quelques habitants peuvent y rester et subvenir à leurs besoins.
Non loin de Dallol se trouve le lac Karoum… Une énorme étendue de sel qui n’est pas sans rappeler le Salar de Uyuni. Une petite cavité grande comme une baignoire, creuser dans le sol permet un peu plus loin de s’y baigner. On en ressort la peau durcie. Toute craquante de sel… a priori l’un des mainspot de la région qui ne doit pas manquer d’attirer les foules en haute saison.
Mais le plus impressionnant ce sont eux… les mineurs de sel. Ils extirpent en pleine chaleur cet « or blanc » du lac Karoum ; taillent les blocs à la hache que charrient des caravanes de dromadaires vers les hauts plateaux.
Je suis toujours mal à l’aise d’être « droppé » de la sorte devant de tels forçats… en sortant d’un 4×4 climatisé, téléphone en main lors d’un trip qui doit leur coûter plusieurs mois de salaires… il une sensation proche du voyeurisme. Un inconfort entre l’envie d’être là, de regarder, de satisfaire sa curiosité ; et celle de se cacher, de se faire petit pour ne pas rajouter à la misère de ces travailleurs la violence symbolique de touristes nantis qui viennent observer leur labeur. Je n’ai jamais pu dépasser ce malaise que j’avais déjà ressenti dans les mines de Potosi. Je ne comprends pas qu’on viennent regarder si furtivement des gens travailler. Sans échanges. Et repartir comme ça comme si de rien n’était. En fait je ne m’y ferai jamais.
Lever de soleil au volcan Erta Ale
Plus au sud et après 6 ou 7 heures de routes… dont certaines portions sont incroyablement cabossées soufflent les volutes du volcan Erta Ale. On y dort à la belle étoile, sur ses flancs pour se réveiller aux aurores et capter les premiers rayons de soleil. Magique. Mais après trois jours de trip on commence vraiment à sentir le renard… et la baignade un peu plus au sud dans les sources d’eaux chaude, près du lac Afera, offrent un luxe non négligeable.
Les Chinois sont actif dans le coin. Ils construisent des routes dans cet environnement particulièrement inhospitalier. Une manière d’illustrer que leurs entreprises sont présentes partout dans le pays (impossible d’échapper aux constructions chinoises à Addis Abeba)… et par extension dans plusieurs pays d’Afrique.
Itinéraire en Ethiopie
Trois semaines en bus, en 4×4 et en avion (Lalibela-Harar). Départ d’Addis Abeba, puis Gondar et trek de 3 jours dans les Simiens, Aksoum, les églises du Tigré, Mekele, 3 jours dans le désert du Danakil, Lalibela et Harar.