« A Club member iss sacrosanct »
On le trouve partout le long du Scott market (Yangon). Les pages sont photocopiées sur un carton-pâte et reliées par un bon vieux stick UHU… Mais ne vous arrêtez pas à l’allure recyclée de ce fabuleux bouquin. Burmese days de George Orwell nous plonge au cœur des années 1920, dans le village isolé de Kyauktada, au fait de la domination du grand Empire Britannique. Un village isolé donc… plombé par la chaleur humide et loin de tout. Peuplé d’une poignée de colons britanniques, quelques indigènes, des buffles, des moustiques… Ce cadre réduit donne toute la dimension pathétique aux impitoyables manœuvres politiques et sentimentales auxquels se livrent les personnages.
Pathétique mais délicieux…  L’isolement exacerbe les tensions.
Bien décidé à être le premier membre indigène à intégrer le « Club anglo-indien » de Kyauktada, le juge corrompu U Po Kyin est prêt à tout pour nuire à la réputation du rival Dr Veraswami. Ce dernier cherche la protection et le soutien de John Flory, un marchand de bois désenchanté, perdu loin de tout, pour intégrer le Club et préserver sa réputation des coups vicieux du magistrat. Autour de cette trame se greffent d’autres histoires qui offrent un aperçu sans concession des croyances et des pratiques sous l’Empire Britannique. Les trament se nouent et les histoires passent. Au final ne restent que Kyauktada… un village perdu. Une poignée de colons, quelques indigènes, des buffles et des moustiques… Alors on se dit « Tout ça pour ça ? ».  Ben oui… Ce livre inspire un sentiment de gâchis si bien amené qu’on en repense curieusement avec délectation.
Burmese days
Couverture de l’Ă©dition publiĂ©e par Popular Library en 1952, New-York, USA.